jeudi 7 octobre 2010

Les plans

Beaucoup m'ont demandé : et... les plans ? Je vous laisse donc ceux du permis de construire. Sachant qu'il est possible que de petits changements soient réalisés à la marge, notamment l'ouverture d'une trémie.






Que de cogitation ! Des heures et des heures, des versions et des versions, et les idées qui prennent forme, les plans qui se dépouillent de l'inutile et se simplifient. Prise de tête aussi parfois pour réussir à concilier l'inconciliable. Entre rêves, envies de chacun, possibilités techniques et respect de la simplicité pour la tenue des coûts. Et ce d'autant qu'en juillet nous avons ajouté au champ de contraintes le respect de grandes lignes du Feng Shui rencontré en route !


Au risque de me répéter après l'article sur le « bioclimatisme » je vous laisse quelques éléments de notre réflexion :
  • grandes ouvertures au sud : solaire passif avec des protections pour ne pas chauffer la maison l'été (sous forme de « casquettes »). 2 baies vitrées (240*215) au RDC et fenêtres (90*125) à l'étage. 2 petites fenêtres au nord.
  • espace tampon au nord : appentis (stockage bois), WC et salle de bains. Et à l'ouest : appentis (pour profiter d'un espace pour manger et pour faire sécher le linge quand il fait chaud et même quand il pleut)
  • des ouvertures à l'est pour profiter du lever de soleil.
  • isolation des murs en bottes de paille avec un mortier à base de chaux, ciment, sciure et sable, the famous mortier GREB)
  • isolation de la toiture en laine de bois. Je vous laisse consulter les manuels techniques pour les détails mais l'isolation sous-toiture ne rencontre pas les mêmes contraintes que celle des murs : elle doit être capable d'absorber des températures sur ardoises très élevées (on parle de 100°C). Nous avons donc certes besoin d'isolation mais aussi d'inertie (de masse thermique), car elle apporte un retard de phase calculé pour être autour de 12 heures : l'idée est donc de n'avoir les conséquences d'une forte chaleur que dans la nuit quand les températures sont plus fraîches. A noter qu'isolation et masse sont antinomiques car l'isolation est apportée par l'air emprisonné dans le matériau; tout est donc affaire de compromis et les choix se portent en général sur de la ouate, des bottes de paille (qui nécessitent une grosse structure de bois vu le poids et la hauteur) ou de la laine de bois. Avec des épaisseurs autour de 25-30 cm. Elle sera posée en deux couches croisées pour éviter les ponts thermiques : 10 cm puis 15 cm.
  • Beaucoup de masse : c'est parfois un aspect négligé notamment dans les maisons en bois. La masse permet d'amortir dans la journée mais aussi d'une saison à l'autre les amplitudes de températures : en pratique elle permet de bénéficier de frais ou de chaud au moment le plus propice. Les murs du bas seront faits sans doute à base de terre du terrain avec du sable, de la paille et de la chaud, nous allons poser une dalle de 7-10 cm (chaux sable) au-dessus de la couche isolante (chaux – chanvre). Enfin nous poserons sans doute des briques de terre crue ou des adobes autour du poële. Çà sera aussi à nous d'apprivoiser le chauffage au poële.
  • une forme de discipline au quotidien  : jouer sur ouverture et fermeture des fenêtres et volets, le jour, la nuit, pour faire rentrer ou sortir le froid ou le chaud. A noter qu'un simple vitrage est souvent plus performant avec volet qu'un double vitrage seul. Apprivoiser le poële : dans une maison isolée, avec de la masse thermique il faut éviter les poëles avec une trop grande masse (voir le dernier article très bien fait de la maison écolo). Nous pensons donc acheter un poële nerveux, sans grande masse et maçonner ensuite un mur de BTC. Sa hauteur dépendra de ce que nous sentirons. Par ailleurs le poële est performant et pollue peu lorsqu'il fonctionne à son régime nominal : il est donc primordial d'apprendre à lancer le feu pour 2 ou 3 heures au bon moment dans la journée.
  • Une isolation placée à l'extérieur et la masse à l'intérieur (sauf bien sûr en toiture).
  • un bardage en bois. Le bois de la région est le châtaignier qu'il est possible de poser tel quel, sans traitement. Il grise mais 30 ans plus tard il est toujours là. C'est cher mais bon, nous aimons.
  • De petites toilettes. Eh oui, les toilettes sèches ne requièrent que peu d'espace.
  • Feng Shui : le FS découpe une maison en neuf secteurs avec des caractéristiques propres. A certains secteurs, certains pièces. Par ailleurs les entrées sont déterminées par les habitants et la maison s'inscrit sur le terrain au centre d'un rectangle découpé en neuf plus petits rectangles.
  • Concentration des pièces d'eau sur un petit espace (simplicité d'approvisionnement et d'écoulement ensuite)
  • Pas de VMC mais des murs respirants, qui absorbent et restituent la vapeur d'eau sans oublier bien sûr la nécessaire ouverture quotidienne. Nous ne voulions pas vivre dans un sac plastique, certes ultra isolé mais dépendant d'une VMC pour renouveler l'air. Par ailleurs j'ai une mauvaise expérience des airs ventilés au boulot (maux de gorge, sinusite) et je préfère une maison qui peut vivre sans une consommation continue d'électricité.

    1 commentaire:

    1. Bonsoir,
      juste une petite remarque sur votre approche.
      Les murs "respirants" n'existent pas, on parle de murs perspirants dans le sens d'une migration possible de la vapeur d'eau. Cela ne suppose pas de renouvellement d'air par les murs (ce qui serait une aberration thermique). Si vous devez un jour revendre votre maison (on ne sait pas de quoi demain sera fait), la vmc (de base, hygro B) est obligatoire (même si effectivement une maison paille dans l'absolue n'en a pas l'utilité).

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