(Parenthèse dans la construction de la maison).
Jorge Semprun est mort hier soir.
Il y a quinze ans environ je suis tombé un vendredi soir sur une entrevue menée par son ami Pivot sur la chaîne publique, je plongeais ensuite dans son univers avec l'Algarabie. L'algarabia.
J'aime son écriture et le rythme de ses phrases, riches d'une langue foisonnante et comme traversée par la transe du rêve éveillé. Ecriture nourrie de l'expérience d'une vie intense d'un siècle intense. Je crois que son parcours mérite l'hommage aux grands hommes. Parcours d'un siècle, de la fuite de Madrid devant l'avancée des troupes franquistes à son retour comme agitateur politique sous Franco puis comme ministre de Felipe Gonzalez. Parcours marqué par le retour des camps, emprisonné après quelques années dans la résistance et le silence de la torture. L'écriture ou la vie. Parcours intellectuel d'un philosophe, écrivain polyglotte à une époque où la politique avait l'ambition d'offrir une réponse collective.
Lire est sans doute le plus bel hommage.
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