samedi 26 mars 2011

EXPERIENCE FONDATIONS

Retour d'expérience pour les futurs auto-constructeurs...

Vous avez quelques kilos en trop, vous rêvez de retrouver les abdos qui impressionnaient les filles quand vous étiez jeunot, vous voulez mouler votre bras dans la manche du tee-shirt. Pas de souci, pas de besoin de Weight Watchers... faîtes de la maçonnerie. 3 semaines vous sculptent un corps de dieu grec. Attention cependant à prévoir l'arnica, les étirements, l'apprentissage des bonnes postures et la bouffe en conséquence. Sans rire, c'est lourd un parpaings de 20*25*50 et je me suis couché de nombreux soirs à 9 heures sans faire le fier et avec les muscles endoloris.

Délai : 7 semaines : nous aurions pu gagner une voire deux semaines en organisant mieux le chantier.
Participer à plusieurs chantiers  ne m'a pas pour autant fait mesurer l'étendue du travail à fournir. J'ai découvert un grand nombre d'étapes - au demeurant fort logiques - que je n'avais pas anticipées. Impact : sous-estimation du temps d'environ  30%.
Une de mes craintes est l'épuisement - notamment moral - et je préfère perdre une ou deux journées, profiter d'un travail plus cool, ma familiariser avec le terrain et ne pas "me griller".

Rythme : nous avons pris un rythme plutôt tranquille mais régulier avec trois ou quatre grosses journées pour faire avancer les choses. A noter que l'arrivée de personnes sur le chantier est aussi le prétexte pour tout préparer et se redonner de l'allant. Plutôt marathon que course de 100 mètres 

Organisation du chantier : en général 4 jours par semaine même si je suis de plus en plus tenté d'y aller plus souvent. Thierry qui m'aide sur le chantier est venu 7 jours et mon père est venu en général 1 ou 2 fois.
Je me préserve au moins deux jours par semaine, le dimanche et le lundi. Autour de 50 jours de boulot, en comptant les temps en dehors du chantier pour aller chercher un échafaudage, faire les courses, rencontrer le menuisier, la conception et la préparation des étapes d'après.

Cabane de chantier : je n'ai été contraint de me protéger de la pluie qu'une demi heure depuis 7 semaines mais je recommande fortement d'avoir un endroit où faire les pauses, manger, prendre le café et se protéger de la pluie.

Coût des fondations : j'attends les derniers détails du terrassier mais je tourne autour de 11500-12000 Euros. Il est possible de sérieusement réduire les coûts en ne mettant que deux rangs de parpaings mais la pente du terrain nous en empêchait. J'ai aussi un surcoût de plus de 1000 Euros dû à une livraison de pouzzolane de 25 m3 contre 33 annoncées.

Sécurité : attention à la ferraille qui remonte, la protéger avec des bouteilles en plastique par exemple. Vérifier aussi ses anti-corps anti-tétanos, çà serait vraiment trop con, les blessures à la main s'enchaînent.

Quelques points importants, détails techniques et autres erreurs rencontrées :

- la bonne humeur : c'est peut-être le plus important. Bien sûr nous avons vécu quelques coups de stress mais j'essaie de maintenir un bon état d'esprit. Entre bonne humeur, bonne bouffe, café et pas d'alcool (on verra cet été, il est possible que nous dérogions pour une bière l'après-midi)

 - finir la tâche entamée. Le chantier est immense et je fais attention à ne pas me laisser envahir par ma tendance à l'éparpillement. Finir une tâche avant d'en entamer une autre.

 - un chantier propre :  un des 5 S. Fondamental. Comment faire du bon boulot quand c'est dégueulasse autour ? Chantier rangé, poubelles présentes un peu partout (et vidées !)


- bien clôturer son chantier et ne rien laisser traîner de valeur (je sais le bois, c'est pas simple !). Le monde est ainsi fait que la nuit le voleur vole. Jai pris une assurance à la Filia Maif qui intégère plusieurs choses dont le vol (125 E de franchise, 6000 E de plafond de remboursement)


- du bon matos. Prix de m..., matériel de m... Je déconseille Brico Dépôt, le matos tombe en rade presque tout de suite, il n'est pas agréable à manipuler. Je préfère du matériel professionnel, au moins le matos remplit sa fonction. C'est con une clé à cliquet qui rend l'âme en plein milieu du chantier de pose de tôle avec un tire-fonds qui dépasse. Je réserve BD au décamètres, aux pelles, aux vis. Bref là où il n'y a pas de risque.

- niveaux : j'ai certes sûrement fait de la sur-qualité mais je voulais avoir une bonne base pour que le bois puisse se faire sans avoir de compensation de niveaux. Il est indispensable d'avoir un niveau (laser, bulles...) et un bon. Attention si c'est un niveau à bulles : l'appareil mesure la différence entre un pression de référence et la pression atmosphérique. Attention donc à refaire son zéro très souvent, notamment au changement de temps, de vent (revoir Bernouilli...)

- mortier / ciment :
1. ne pas hésiter à respecter les recettes sur les sacs de ciment. J'ai tenté une fois d'augmenter la dose de sable; résultat : j'ai refait 5 m de parpaings le lendemain.
2. faire un beau béton pour noyer la la ferraille dans les agglos en U, c'est tout de même le système d'accroche n°1 de la maison
3. faire tant que c'est possible un  beau joint d'au moins 1/2 ou 1 cm

- être bien au clair sur le niveau 0 de sa maison. En particulier savoir dès le début le niveau de la dalle, le niveau de carrelage ou tomettes, le support sur lequel se pose les portes d'entrées et autres porte-fenêtres.Bien marquer sur le chantier aux 4 coins de la maison le niveau 0 et le niveau + 1 m pour que tout le monde ait ses repères ensuite.

- faire une étude de sol : en bonne et due forme ou bien indirectement en travaillant avec le terrassier du coin qui a fait le terrassement des maisons autour. Il faut s'assurer que le sol est bien porteur et se prémunir de certaines argiles gonflantes

- enfin, retour aux hommes... c'est le plus important. Auto-construire ne veut pas dire travailler seul. Je suis très agréablement surpris de l'aide reçue depuis le début. Rigel et FX pour leurs retours d'expérience, Didier sans qui le démarrage du chantier béton aurait été autrement plus stressant et qui a supporté mes questions basiques. Matthieu du forum AP pour ses conseils de mise en ouvre du béton, Thierry pour son aide. Sans oublier mon père toujours aussi efficace...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire